Exposition / 1981 - en cours

Kaléidoscopies



PERIODE : 1981 – (en cours)
CONTENU : 65 montages / 1704 photos / textes

 

Mon travail d’auteur « signature » avec, fin 2023, plus de 60 œuvres colorées de taille variable.
Mes « Kaléidoscopies » sont de véritables tableaux aux multiples facettes avec des séquences d’une à plusieurs dizaines de photographies.
C’est une série évolutive toujours en cours.
Les premières séries sont issues de travaux réalisés et présentés dans les années 80, d’abord aux Rencontres d’Arles, lors de différents stages puis au Sénégal, où j’ ai longtemps résidé. Je puise alors mon inspiration dans le foisonnement de la vie quotidienne et transcende la banalité en y faisant ressortir des détails colorés inaperçus au premier abord.

Après quelques années de latence, la démarche est reprise en 2002 dans la région nantaise.
Puis, régulièrement depuis 2009, les créations reviennent avec des formes rénovées.
On y trouve des mini-reportages et, le plus souvent des montages graphiques composés à partir de différents détails colorés de la rue, de végétaux ou d’animaux.
L’être humain, rarement présent physiquement, y transparait toujours par ses traces laissées sur son environnement quotidien.
Plusieurs niveaux de lecture offrent à l’imagination du visiteur des allers-retours spatio-temporels où la féérie des couleurs frappe toujours l’œil de loin ou de près.

Des mini-films ou séquences où l’œil embrasse d’un plan large l’environnement puis s’approche du sujet jusqu’à s’immerger dans la matière colorée par strates de niveaux.
A l’époque de mes premières créations, au début des années 80, les objectifs à focale variable (zooms) et les logiciels de traitement d’images permettant les assemblages n’existaient pas. L’approche des détails correspond à une approche physique réelle du photographe. L’effet est apparenté au zooming mais la focale de l’objectif ne change pas, c’est la distance qui diminue. On va vers le sujet et ses détails.
Les images sont le plus souvent non recadrées et retouchées à minima.

Deux types de présentation :

– des tirages Cibachrome, à partir de diapositives, faits par le photographe à la période de la prise de vues, dans les années 80 (« vintage prints »), puis assemblés et collés sur cartoline. Ce sont des œuvres uniques, signées au verso, puis encadrées de manière artisanale.

– des tirages argentiques d’images numérisées (soit à partir de diapositives, soit pour les toutes dernières à partir d’un appareil reflex numérique). Ils ont été réalisés à partir de 2007 par le laboratoire professionnel PICTO puis contrecollés sur support dibond et plastifiés à chaud.

 

Les premières séries – Arles 1982
Réalisées lors d’un stage avec Hans Walter Muller aux Rencontres Internationales de la Photographie.
Ce sont mes premières « kaléidoscopies », où j’ai voulu faire ressortir de notre environnement quotidien, les détails colorés intégrés dans ces paysages, détails de la matière, minérale et/ou végétale, ou bien de la production et de l’intervention de l’homme.
Par une approche au plus près du sujet, je cadre la couleur au point de parfois y « entrer » et la faire vibrer de mes imaginaires…
Le vélo de Céline et Valérie, Arles 1982, 12 photographies – 64 x 69 cm. Avec son enchevêtrement d’antivols et de courbes.

Le mur, Arles 1982, 20 photographies – 91 x 55 cm. Mur d’une maison avec un soupirail, maison contiguë à un garage dont les employés ont « essuyé » leurs pinceaux de peinture sur le crêpi.
Jaune et bleu, Arles 1982, 16 photographies – 84 x 60 cm. Avec en opposition le jaune d’un poteau et des rayures du passage clouté et les bombages bleu sur les platanes du cours des Lices.
Le platane bleu , Arles 1982, 10 photographies – 103 x 35 cm. Avec un graffiti de peinture bleue et les reliefs des écorces.


Kayar 1983, 20 photographies – 102 x 60 cm Images de pirogues sur la plage de Kayar (un des plus gros villages de pêcheurs au nord de Dakar)
Youssou N’Dour, Saint Louis 1984, 16 tirages – 84 x 60 cm Images de la pirogue au nom du grand artiste sénégalais, roi du « mbalakh », sur la plage de Saint Louis.
Les Gobelets, Dakar 1985, 16 photographies – 85 x 61 cm Près du marché Sandaga, marché central de Dakar, parmi un étal de gobelets et de bols en plastique.
Bleu, blanc, rouge, Dakar 1986, 30 photographies – 103 x 86 cm.En passant sur la corniche de Dakar, entre les taxis (jaune et noir), les cars rapides (jaune et bleu) et les voitures, une fenêtre aux volets bleus accroche mon regard. Deux rideaux blancs encadrent un rideau rouge. Les couleurs du drapeau tricolore de l’ancienne puissance coloniale devenu après l’indépendance le chantre de la coopération dont je suis le représentant. Je me gare et fais ma série d’images fugitives avec la complicité des alizés…

Séries Sénégal 1983-86

Les drapeaux, Dakar 1984, 35 photographies – 103 x 99 cm. Des photographies des drapeaux à l’entrée de la 6ème Foire Internationale de Dakar (FIDAK)
Rue de Tolbiac, Dakar 1986, 30 photographies – 74 x 63 cm Toujours près du marché Sandaga, un étalage de récipients en plastique coloré avec un mouton en attente de son sacrifice pour la prochaine Tabaski (nom wolof de la fête musulmane de l’Aïd el Kébir).
Cars Rapides, Dakar 1985, 16 photographies – 137 x 31 cm

Les cars rapides sont les transports en commun les plus utilisés dans Dakar et ses banlieues. Tous peints selon la même composition colorée : le bas bleu et le haut jaune séparés d’une ligne blanche. Ils comportent le plus souvent 25 places, se faufilent dans les rues de Dakar, se garent dès qu’un client veut descendre ou monter, invités par le « coxer », jeune apprenti se tenant en équilibre sur le marche pied arrière, accroché d’une main à la portière ouverte qui hèle les passants en psalmodiant le nom de la direction suivie. J’ai voulu rendre la vitesse par des filés à la prise de vues. Dans la bande du bas, les deux images centrales se « rencontrent » dans une pseudo symétrie avec un arbre à l’écorce colorée de traits de peinture rouge qui peut symboliser le risque ensanglanté de la vitesse parfois excessive de ces cars dits rapides…

Rue des Dardanelles, Dakar 1986, 24 photographies – 116 x 37 cm Dans la médina de Dakar, les rues sont spécifiques à des corps de métiers (fondeurs de marmites, vendeurs de pièces automobiles de rechange…). Ici, nous sommes dans la rue des fabricants de valisettes et de malles recouvertes de plaques de canettes (7up, Heineken, Pepsi,…) et de boîtes de conserves en aluminium (thon à l’huile ou la fameuse « Dieg Bou Diar » de tomates qui trône dans toutes les cuisines du pays,..).


Séries Gorée 1985
Un travail sur la symbolique liée à l’esclavage et la traite négrière.
Gorée, île au large de Dakar, est un lieu de mémoire classé au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1978.
« Gorée-composition » ou « Avant la dernière traversée… », 1985, 36 photographies – 131 x 94 cm

Cette série est issue d’une démarche reprenant en partie le procédé des peintures sous-verres ou « suwwer » en wolof (peintures traditionnelles sénégalaises, encore appelées « fixés », réalisées en peignant au dos d’un verre dans l’ordre inverse d’une peinture sur toile). Trois images de murs décrépis avec des fenêtres aux volets fermés sur fond de ciel bleu traversé d’une traînée nuageuse sont assemblées par symétrie triangulaire. Les cadres noirs peints au dos du verre symbolisent les barreaux de l’enfermement et bloquent la liberté perdue et tant convoitée qui est évoquée par le ciel et les volutes nuageuses.

Deux séries concernent le Fort d’Estrées (du nom de l’amiral qui prit l’île aux Hollandais en 1677), aujourd’hui Musée Historique.
Le Fort d’Estrées (I), 35 photographies – 103 x 99 cm Ici, je fais ressortir les meurtrières avec quelques barreaux dans les trous noirs des ombres et les murs lépreux ou les moellons de la digue de protection, érodés par l’usure du temps et la force de la mer.

Le Fort d’Estrées (II) ou L’écorché et la tache rouge, 25 photographies – 112 x 80 cm Là, j’ai vu dans les graffiti, un animal et un corps d’esclave comme un écorché dont le sang se retrouverait dans la tache rouge qui termine la série… comme en résonance avec la tristement célèbre « affiche rouge » placardée en 1944 lors du procès des résistants du groupe Manouchian…

Les papillons, 20 photographies – 84 x 73 cm

Une série d’images où apparaissent des papillons « Belles-Dames » ou vanesses du chardon. Ce jour-là, ils étaient des milliers épuisés par leur migration et échoués sur les barques colorées des pêcheurs. Un habitant intrigué par mes prises de vues est venu m’expliquer qu’ils arrivent souvent à cette période juste avant l’hiver, mais pas forcément tous les ans. Pour lui, ce sont les « âmes » de nos ancêtres esclaves déportés aux Antilles qui reviennent au continent africain. Après recherche, je découvre qu’en réalité, ces papillons comme d’autres espèces migratoires de papillons ou d’oiseaux sont capables de parcourir des milliers de kms en colonies très importantes entre l’Afrique et l’Europe, dans le sens Sud-Nord au printemps et Nord-Sud à l’automne. Si ce sont les âmes des ancêtres, ce seraient alors celles des négriers… Là aussi l’usure du temps transparaît dans les peintures écaillées.


Séries Claustra Bata 1985
Deux séries réalisées à partir de la récupération des plaques de plastiques dans lesquelles ont été découpées les semelles des tongs fabriqués dans l’usine de chaussures Bata de Rufisque.
Ces plaques sont récupérées par les paysans et éleveurs des Niayes (près de Dakar) qui s’en servent pour réaliser des clôtures de leurs champs ou de leurs enclos à bétail.
Claustra Bata (I), Niaga 1985, 25 photographies – 103 x 73 cm La série montre à nouveau la richesse colorée de l’environnement quotidien, ici en milieu rural.

Claustra Bata (II) ou recto-verso, Niaga 1985, 30 photographies – 103 x 94 cm Avec un effet de champ/contre-champ ou ombre/lumière en prenant les deux côtés de la clôture.


Deux séries sur le Paris-Dakar 1985
Epreuve bien vite détournée de l’aspect aventure de sa première édition remportée par les frères Marreau avec leur 4L à peine transformée…
(présents ici en 1985, où ils finiront 5ème avec un proto Renault R18 n° 205).
Pour retrouver les classements : http://www.dakardantan.com/paris-dakar-1985/engages.html
Paris-Dakar motos 1985, 24 photographies – 75 x 46 cm Prises de vues de la dernière étape avec le départ en ligne de la plage de M’Boro. Vainqueur : Gaston Rahier sur la BMW 1000 n° 101. Une image d’Hubert Auriol, presqu’anonyme sur sa Cagiva n° 100, qui terminera 8ème. Avec pour finir la série, une image de Thierry Sabine, l’initiateur du « Dakar », donnant le départ de l’étape. L’édition1985, sera celle de son dernier « Dakar » complet. Il disparaîtra avec Daniel Balavoine dans un accident d’hélicoptère en 1986.

Paris-Dakar autos-camions 1985, 42 photographies – 89 x 74 cm

Prises de vues au départ et sur le parcours de la dernière étape sur la plage entre M’Boro et le lac Rose. Vainqueur autos Patrick Zaniroli sur le Mitsubishi Pajero n° 189 devant Andrew Cowan sur le Mitsubishi Pajero n° 188. Vainqueur camions Karl-Fiedrich Capito sur un Mercèdes Unimog n° 614. Anecdote : côté « people bling-bling» : Chantal Nobel en train de dégonfler devant les télés le camion Mercédès n° 620 (pilote Georges Groine, 5ème ). Un clin d’oeil à mon ami Bernard Fraud qui finira 23ème au général et 1er de sa série sur son Mitsubishi Pajero de série n° 328.


Les mises en scène – février 1986
Ici, j’interviens par la mise dans le cadre d’un de mes objets personnels, ma montre, qui est aux couleurs du drapeau sénégalais (vert-jaune-rouge) et donne l’heure des prises de vues avant la numérisation et les horloges intégrées aux appareils photo…. Le lieu est donné par son adresse.
« 104, Rue Blanchot », Dakar le 23/02/1986, 25 photographies – 76 x 56 cm Dans la devanture de mon bijoutier maure, parmi les bracelets d’argent.

« 58, Rue Sandiniéry », Dakar le 18/02/1986, 30 photographies – 76 x 64 cm Derrière le marché Sandaga, dans l’étal d’un marchand mouride de bijoux fantaisie, parmi les bracelets de fil coloré.


Le chargement renversé, Dakar, le 05/11/1985, 20 photographies – 62 x 56 cm Séquence vue de ma fenêtre, rue Mohamed V.

Mer de nuages (II), octobre 1986, 20 photographies – 80 x 60 cm

Des images prises derrière le hublot d’un vol Dakar-Paris au dessus de l’Océan Atlantique, au large de la Mauritanie. L’avion vole au dessus des nuages moutonnés dont les ombres se projettent sur l’océan en dessous. Les effets colorés sont obtenus à la prise de vues et dûs à l’effet optique d’une double polarisation de la lumière, celle du filtre polarisant circulaire placé sur l’objectif conjuguée à celle de la double paroi du hublot. Suivant le degré de rotation du filtre, on passe d’une nuance magenta à une nuance bleutée.


Séries Blain – octobre 2001
Réalisées fin 2001 à Blain, en Loire Atlantique, et dans la forêt domaniale du Gâvre, poumon vert de la région nantaise, très visitée par les chercheurs de champignons à l’automne. Les tirages originaux ont été acquis par la mairie de la commune.
Halloween, Blain, 31/10/2001, 15 photographies – 64 x 74 cm Avec des prises de vues du décor d’un rond-point. En écho avec les deux autres séries, je fais ressortir le rouge tacheté de pois blancs d’un gros champignon en résine, représentant une amanite tue-mouches.

L’amanite tue-mouches, Blain, 21/10/2001, 20 photographies – 90 x 57 cm Inspiré par le décor réalisé sur le rond point d’entrée de la ville pour la période des fêtes d’Halloween, en écho avec cette représentation, je suis allé à la recherche de champignons réels dans la forêt voisine. J’ai réalisé deux mini-séries autour de deux de ces champignons pris dans leur environnement naturel. Le chapeau rouge ressort sur le vert du sous-bois.

Le rond rouge, Blain, 21/10/2001, 10 photographies – 90 x 31 cm Le même jour, sur le bord d’un chemin forestier, en revenant de mes prises de vues mycologiques, j’ai l’oeil attiré par une marque de peinture rouge sur un arbre (signifiant sa coupe et sa mort prochaine). Je complète la série avec cette fois l’intervention de l’homme dans la nature. Et toujours le rouge en contraste dans le vert. Un clin d’œil au platane bleu de 1982 à Arles…


Collection d’images de la centrale nucléaire de Golfech.
La plupart prises depuis l’aire des Dunes sur l’autoroute Bordeaux–Toulouse où je m’arrête régulièrement sur ce trajet. L’impact environnemental et la pollution atmosphérique sont traduits dans les nuages de condensation sortant des tours réfrigérantes de la centrale et le passage des poids lourds sur l’autoroute. Nous sommes dans la vallée de la Garonne, axe de passage de tous les transports dont le train, d’où sont prises quelques vues de l’envers du décor.


Série de la transition argentique-numérique.

Titre en langage phonétique signifiant de la vitesse…

NRJ 2000, Golfech 1999-2006, 36 photographies – 96 x 70 cm


Séries Poissons – Paris, novembre 2008
Réalisées à partir d’images prises dans des aquariums à main levée, parfois à faible « vitesse », d’où de légers flous traduisant le mouvement et l’envie de … sortir.
Dans trois séries, l’aquarium et l’enfermement sont traduits par un ou des cadre(s) intérieur(s) rectangulaire(s) qui peuvent aussi être vus comme ceux d’écrans symboles de nos sociétés voyeuristes.
Les poissons Comètes # 01, Paris 2008, 40 photographies – 70 x 74 cm

Les poissons Japonais, Paris 2008, 20 photographies – 76 x 65 cm

Deux séries avec des poissons de type « Comètes », une avec des poissons dits « Japonais » et la dernière avec des poissons « XL » (sic car un peu plus gros)
qui font le tour de leur « cage » pour éviter de se cogner aux parois de verre, ce qui leur arrive assez souvent…..
Les poissons Comètes # 02, Paris 2008, 40 photographies – 70 x 74 cm Dans deux aquariums avec des objets immobiles posés sur le fond de sable bleu (un genre de cagoule plastique noire et une tête de mort). Une idée d’explosion vers l’extérieur du cadre et la sortie dans des couleurs complémentaires.

Les poissons XL, Paris 2008, 42 photographies – 94 x 58 cm Trois espèces de poissons dans le même aquarium, réenfermés au montage dans trois cadres « concentriques ». Les trois espèces au centre et deux séparées dans deux nouvelles prisons artificielles.


Les Hommages à Villeglé – Nantes, avril 2005
Ce travail est un clin d’œil à Jacques Villeglé, artiste formé aux Beaux Arts de Nantes. Une grande partie de son œuvre repose sur le concept des « affiches lacérées » qu’il a appelées ses « décollages ». 
Mes séries ont été réalisées à Nantes, sur un immeuble Arts Déco situé dans un lieu très passager entre la place du Bouffay et le château des Ducs de Bretagne.
Dès 2002, j’ai été attiré par le foisonnement coloré de l’accumulation d’affiches sur cet immeuble en attente de réhabilitation.
Au printemps 2005, à nouveau sur les lieux en piéton flâneur, j’ai observé les nombreuses strates d’affiches créant une mosaïque colorée.
Comme Jacques Villeglé et ses amis « affichistes » des Nouveaux Réalistes j’y ai vu une œuvre artistique vivante évoluant au cours du temps.
Mon projet photographique se précise.

Le 3 avril 2005, je prends une première série de photographies avec pour but de mettre en valeur l’aspect coloré aux multiples facettes de ce foisonnement polysémique. Trois « niches » constituées de trois ouvertures condamnées sont photographiées et regroupées dans l’« Hommage # 1 ».
Le lendemain, je décide de faire une nouvelle série. J’interviens personnellement dans mon sujet par un « décollage » anarchique, une déconstruction des strates pour remonter le temps. J’arrache des morceaux d’affiches et photographie les couches dévoilées (les papiers arrachés sont visibles sur les deux premières vues des séries de l’« Hommage # 2 »).

En janvier 2012, après quelques années où le sujet est resté en « friche », je me décide à revoir ces images.
Je les trie, les assemble, en élimine, les réorganise, les dispose pour arriver aux deux « kaléidoscopies » finalement retenues.
La première est la version « brute » du regard du photographe coloriste révélant la richesse de la banalité urbaine.
La seconde avec les « décollages », assemblés en remontant le temps, reconstruit l’œuvre comme je l’ai trouvée en arrivant sur les lieux (reconstruction).

« Mes œuvres existaient avant moi, mais personne ne les voyait car elles crevaient les yeux »
Raymond Hains, ami de Villeglé avec lequel il réalisa de nombreuses productions

Hommage à Villeglé # 1, Les trois niches, Nantes, 03/04/2005
51 photographies – 126×67 cm

Hommage à Villeglé # 2, ReDé-construction, Nantes, 04/04/2005
36 photographies – 104 x 78 cm


Les coquelicots – Balma, mai 2009
Variations vert-rouge.
Deux séries à double sens de lecture horizontale et verticale à partir de prises de vues de coquelicots dans un champ de blé.
Les coquelicots # 01, Balma, 18/05/2009 – 20 photographies – 57 x 65,5 cm

En s’approchant les points rouge deviennent taches de couleur et le contraste végétal vert-rouge s’inverse dans les dernières lignes avec l’apparition de coléoptères (œdemères) aux élytres vert brillant dans les étamines des fleurs illustrant la symbiose animal/végétal.
Les coquelicots # 02, Balma, 18/05/2009 – 20 photographies – 57 x 65,5 cm


Les couleurs de novembre, Musée du Montparnasse, Paris, 30/11/2010 – 73 photographies – 90×106 cm

Lors de ma visite de l’exposition sur les Prix Niepce au Musée du Montparnasse, je fus attiré par les verrières du premier étage et la vision par transparence de la vigne vierge agrippée aux carreaux. En contrejour, l’opalescence et les marbrures du verre cathédrale font apparaître les détails colorés avec des effets d’optique. Une nouvelle vision m’est apparue où les couleurs fauves de la végétation automnale s’en trouvent mêlées d’une gamme kaléidoscopique allant du bleu à l’orangé en passant par le vert et les différents tons ocrés. Je suis donc revenu le lendemain prendre une série de photographies rapprochées à une heure méridienne où la lumière extérieure est à son maximum d’intensité. De ces images, j’ai retenu une sélection montée autour d’une vue de la fenêtre centrale et ses barreaux dorés où les couleurs « sortent » du centre monotone (mon automne !) pour sembler s’envoler comme les ailes orangées de feuilles-papillons et devenir les reflets colorés vus par les multiples facettes d’hypothétiques yeux d’insectes !

Gamme en 6 tons ou Mélodie marine, Saint Martin de Ré, 21/07/2012 – 7 photographies – 100 x 33 cm

Amarrés sur des pontons voisins du quai du port de Saint Martin de Ré, le graphisme et la géométrie de ces six voiliers ont attiré mon regard. Sous un certain angle, avec leur mat rectiligne et leur forme ovoïde, ils m’évoquent des notes de musique se balançant sur l’eau au gré du vent. Les couleurs différentes des bâches m’ont donné l’idée de les rassembler comme une suite de notes d’une partition. La vision n’est pas panoramique, chaque vue étant prise sous un angle voisin, comme dans un lent travelling sur des rails parallèles au quai. Sept images pour six couleurs, on est proche d’une gamme.


Les séries IBO
Deux séries montées pour illustrer des thèmes d’expositions collectives des Festivals du Mai Photographique IBO
NUMBER ONE, Nouvelle Calédonie, décembre 2011 – 13 photographies – 65 x 65 cm Montage sur le thème « UN » réalisé avec des images prises en Nouvelle Calédonie autour de la bière locale « NUMBER ONE » avec des dominantes colorées vert et jaune.

Traînées, Balma, 13/08/2012 – 20 photographies – 100 x 87 cm

Montage effectué pour illustrer le thème « Traces » de l’exposition collective du festival IBO 2013. Des photographies prises dans le ciel au dessus de mon jardin une soirée d’août 2012. Cette partie du ciel est située dans un couloir aérien où se croisent de nombreux vols longs courriers. Les traînées de condensation de la vapeur d’eau émise par les réacteurs des avions à haute altitude d’abord rectilignes et fines créent un maillage géométrique. Puis elles s’élargissent en se transformant en véritables nuages de plus en plus « épais » qui dérivent suivant les vents d’altitude en conservant plus ou moins la forme et la direction des traînées. A l’heure crépusculaire des prises de vues et à l’approche du coucher de soleil, elles prennent au fil du temps une couleur de plus en plus chaude aux nuances orangées qui ressortent et prennent lentement la place du bleu complémentaire du ciel. Ce phénomène qui dépend des conditions atmosphériques était particulièrement important ce jour là et m’a donné l’occasion de créer un tableau « kaléidoscopique » du ciel de mon jardin…


Le vol du papillon… Galerie La Mosaïque – Saint Jean (31), 30/10/ 2013 – 41 photographies – 61 x 61 cm

« Le vol du papillon n’est pas désordonné, c’est juste l’écriture d’un poême ». Interprétation photographique du « Poêmétal n° 26 version a », sculpture métallique de Guypierre créée à partir d’un des 36 poèmes de la série n°7 d’Armand le Poête. Guypierre , sculpteur balmanais, inventeur d’un stylo qui écrit avec du métal en fusion a calligraphié en trois dimensions une partie des œuvres de son ami, le poète lyonnais Patrick Dubost. L’écrivain a su créer un univers atypique dans lequel son personnage « Armand Le Poête » livre ses aphorismes à longueur de recueil depuis 1995. Poémes d’amour pour la plupart, les textes d’Armand sont manuscrits, truffés de fautes d’orthographe et chargés en émotion. Lors de la visite de l’exposition de mon ami Guypierre, parmi ses œuvres je fus immédiatement attiré par « Le vol du papillon… ». Deux raisons m’ont attiré, d’abord la variété colorée qu’il a su ajouter avec talent à certains de « ses » vingt-neuf papillons, ponctuant le texte d’Armand. Et puis, ces papillons m’ont renvoyé à ma série « Les papillons » prise dans l’île de Gorée en 1985. Les prises de vues ont été effectuées in situ dans la galerie d’exposition (Galerie La Mosaïque de Saint Jean) sans éclairage spécifique. Après maturation, j’ai arrêté ma composition autour de la géométrie du carré. La sculpture globale s’inscrit dans le carré central puis dans deux séries « concentriques » de carrés plus petits apparaissent les « papillons » saisis en « plein vol » essayant de se libérer et de sortir du cadre. Quatre « croix », deux blanches et deux noires, aux quatre angles de la première série et quelques autres gros plans – dont le p doré du mot poême avec son accent circonflexe voulu par Armand, accent devenu avec Guypierre les antennes du papillon que j’ai placées « en signature » dans le dernier carré en bas à droite – mettent aussi en valeur la finesse et la richesse de l’écriture métallique en livrant à l’observateur un imaginaire de créatures. L’œuvre polysémique « à six mains » fait alors résonner en chacun l’écriture, la sculpture et l’image dans des allers-retours des plus poétiques… et la boucle n’est jamais bouclée… Mon ami Guypierre, artiste aux multiples talents, nous a malheureusement quitté prématurément en cette année 2020 alors qu’il avait tellement envie de poursuivre ses créations et partager ses œuvres.

Vibrations colorées, Pin-Balma (31), 01/06/2013 – 25 photographies – 90 x 60 cm Des images prises lors de l’exposition « Les Arts Conjugués » de Pin-Balma autour des lunettes et d’une œuvre d’une amie peintre, Françoise Angibaud.
Attiré par la concordance et le mimétisme coloré de la monture de sa paire de lunettes qu’elle avait posée négligemment sur son tableau, j’ai pris une série d’images où les couleurs de la peinture et de la monture se confondent et « vibrent » jusqu’à s’évaporer dans le trouble d’une vision floue…

La maison décor, Gorée Sénégal, 1981-1997 – 12 photographies, 100 x 100cm

En revisitant mes photographies prises à Gorée, j’ai constaté que, lors de chacune des balades dans l’île, j’avais saisi des instantanés de cette maison. Presque toujours de face avec un coin de mer à gauche, un coin de ciel plus ou moins bleu au dessus, la masse pratiquement plane de cette maison coloniale abandonnée compose un fond rectangulaire surmonté d’un trapèze de charpentes et de tuiles rouge. Elle est là comme un décor de cinéma immobile subissant l’érosion implacable du temps qui passe. Sur ce plan fixe géométrique, décor de fond d’écran, la vie se déroule indifférente, le cadre faisant partie du quotidien des habitants. La vie, ce sont en premier plan, les femmes occupées aux tâches de la vie quotidienne, entourées de leurs enfants qui jouent parmi les animaux domestiques, moutons ou volailles. La vie, c’est aussi le mouvement du linge qui sèche au vent marin. Ou encore le bateau qui est là pour rappeler le lourd passé du commerce triangulaire et que Gorée est une île au large de Dakar. Prise à différentes saisons, à divers moments de la journée, la maison, plus ou moins éclairée, passe de l’ombre à la lumière et offre des teintes allant de l’ocre au vieux rose, les couleurs caractéristiques de Gorée. Chaque image prise isolément est un concentré de la vie africaine entre un lourd passé – si présent dans cette île mémoire des sombres heures de la traite négrière – qui s’estompe très lentement et un avenir de rigueur insouciante effleurée par les traces de la société consumériste.
Située au nord de l’île, non loin du fort d’Estrées, la maison recèle une mémoire en elle. Son identité est en transition sur la voie de l’oubli. L’ensemble de ces images constitue une fresque de l’écoulement du temps dans ce lieu de mémoire. Une série de 12 images prises sur 16 années, entre 1981 et 1997 et montée seulement en 2013 sous cette forme synthétique inscrite dans un carré.


Le calao de Nianing, Sénégal, 1986-1988
Le sujet du montage est le calao de mosaïque situé au fond de la piscine du domaine de NianingSitué au Sénégal, sur la petite Côte à une dizaine de kms au sud de M’Bour, le domaine de Nianing s’étendait sur un parc forestier d’eucalyptus et de filaos de 140 hectares. Il fut créé en 1972 par un couple de grecs, Apo et Armand, qui firent de ce havre de paix un refuge pour de nombreux oiseaux (calaos, grues couronnées, pélicans, marabouts, aigrettes, tisserins…) et autres animaux (varans, crocodiles…). En 1972, ils le transformèrent en village de vacances. Il est définitivement fermé depuis mars 2015. au Sénégal.Sans cesse renouvelés, les reflets et scintillements du soleil dans l’eau des piscines attirent toujours l’œil des photographes. Ainsi, ce calao de mosaïque ondulant avec les vaguelettes déclenchées à chaque plongeon semble se tordre dans tous les sens pour pouvoir s’évader de ce carcan d’eau. Comme s’il voulait retrouver sa liberté en essayant de s’envoler vers des cieux tout aussi bleu…

Il m’a séduit à tel point que je l’ai photographié à neuf reprises entre novembre 1986 et juillet 1988 dans le but d’utiliser un jour ces images dans une de mes « kaléidoscopies ».  Les temps ont passé … et aujourd’hui en avril 2021, près d’un quart de siècle plus tard, je les ai ressorties de mes archives pour les assembler !

Sur 50 diapositives, j’en ai gardé 49, soit 7×7 pour faire ma composition. Elle aurait pu être carré, mais j’ai conservé le cadrage 2×3 des prises de vues et le montage est rectangulaire comme la piscine. Non recadrées, les photos ne sont pas retouchées. On peut ainsi voir que le rendu des couleurs des 9 photos centrales prises sur film Ilfochrome n’est pas celui des 40 autres prises sur film Kodachrome puisque volontairement je n’ai pas modifié les paramètres de numérisation des scans.

Toutes les photos ont été prises sans repères préalables, presque du même endroit, avec le même appareil et le même objectif, un 135 mm.

Hasard des prises de vues non préméditées, hormis les déformations dues aux vagues la présence humaine est absente sauf sur une photo où apparaît la main d’un nageur semblant vouloir attraper l’oiseau. Je l’ai placée au centre entourée des huit autres photos faites sur Ilfochrome.

Ainsi construit mon montage présente une certaine analogie avec ma kaléidioscopie n°32 des poissons XXL qui est aussi une série aquatique. Ici le sujet est l’oiseau au bec orangé contre les poissons au casque orangé !

Cette série se rapproche ainsi des assemblages de polaroïds que réalisait David Hockney au début des années 80 pour créer des perspectives éclatées de piscines. Depuis il est passé de la photographie à la peinture pour devenir le « peintre des piscines ».

Le calao de Nianing, Sénégal, 1986-1988, 49 photographies – 90×60 cm


Le phare de Paimbœuf (0), 08/09/2002, 20×30 cm

Séries Le phare de Paimbœuf – mai 2004

Habitant à Paimbœuf de 2002 à 2004, dès le premier jour, j’ai été attiré par son phare typique.
Unique phare de la Loire, situé à plus de 10 km de l’Océan, il incarne la vocation maritime de cette commune ouverte sur l’estuaire. Un plus de 7m de haut pour un diamètre de 2,20m, il fut élevé en 1854.

Un jour de mai 2004, j’eus l’idée d’exposer sur la porte du phare un tirage d’une de mes photos prise un après-midi de grande marée, le 08/09/2002. Une photo « bleu, blanc, rouge » où la borne incendie et le phare se répondent sous un ciel bien bleu avec une bande de nuages floconneux sur la ligne d’horizon du fleuve.

Un matin, sous une lumière plus diffuse, j’ai pris deux séries de photos, la première en m’approchant depuis le quai jusqu’à la photo fixée sur la porte du phare. C’est la série « Aller », un genre de travelling avant. Dans la dernière rangée, je vais « dans » la photo « bleu, blanc, rouge ».
J’en repars dans la première rangée de la seconde série « Retour » où, dans un travelling arrière, je recule jusqu’à la rue du Général de Gaulle.

Deux séries originelles ont été montées en juin 2004 (collage de tirages 12×18 sur cartoline blanche) et exposées au Festival de Photo de Paimbœuf. Je les ai offertes à Monsieur René Bahurel, le maire, lors d’une cérémonie pour mon départ de la ville dont j’étais le principal du collège Louise Michel.

Les séries actuelles ont été réalisées en janvier 2023 et différent légèrement de celles montées en 2004.

Le phare de Paimbœuf (1), « Aller » ou « Travelling avant », 20/05/2004, 24 photographies – 80×80 cm

Le phare de Paimbœuf (2), « Retour » ou « Travelling arrière », 20/05/2004, 24 photographies – 80×80 cm


Séries Des arbres remarquables de Loire Atlantique – août 2004
Séries montées en janvier 2023
Les arbres des fusillés de Juigné-des-Moutiers (44), 21/08/2004, 36 photographies – 104 x 78 cm Au cœur de la forêt de Juigné, à côté de l’étang de La Blisière, se dressent un bouleau et un châtaignier à proximité d’une stèle.
L’ensemble commémore un tragique épisode de la Seconde Guerre Mondiale.
Le 15 décembre 1941, l’occupant nazi exécute neuf otages militants « communistes et syndicalistes CGT », choisis dans le camp de Choisel à Chateaubriant. Les prisonniers sont juste autorisés à écrire une dernière lettre avant d’être fusillés dans la clairière.
Les deux arbres contre lesquels ils ont été fusillés gardent des traces de ce drame et ont été recouverts de peinture bleu, blanc, rouge en hommage aux martyrs.

Le chêne aux clous de Bonnœuvre (44), 21/08/2004, 25 photographies – 108 x 72 cm

Au cœur de la forêt de Saint-Mars-la-Jaille, se trouve un chêne de plus de 500 ans censé avoir des pouvoirs guérisseurs contre la furonculose. Toute personne souffrant de « clous » autrement dit de furoncles pourra, pour conjurer la maladie, effectuer sept fois le tour de l’arbre, dans le sens des aiguilles d’une montre, et planter ensuite un clou dans son écorce avant de réciter une prière à l’âme de l’arbre. Le rite se terminait en partant à reculons et en saluant l’arbre. Plusieurs statues ont été érigées autour de l’arbre. Un dévot y a affiché une prière à Notre-Dame du Sacré -Cœur. Une niche abrite une statue de Saint-Joseph, le patron des menuisiers et des charpentiers. Une autre niche abrite une Vierge à l’Enfant…


Séries Les Welwitschias – Namibie 2022
Deux séries montées en août 20023, à partir de photos prises dans la plaine dite des Welwitschias, entre Swakopmund et le canyon du Kuiseb, près de la Swakop River,
Une plante inhabituelle, fossile vivant que l’on trouve uniquement dans le désert du Namib en Angola et en Namibie.

Ainsi nommée en l’honneur du botaniste autrichien, le Dr Fiedrich Welwitsch qui l’a documentée en 1860.
La plante se compose d’une longue et épaisse racine pivotante, d’une tige en bois courte, très solide et sans branches et de deux feuilles qui poussent continuellement tout au long de la vie de la plante.

Les deux feuilles ne sont jamais remplacées, une caractéristique unique dans le monde végétal. D’environ 1,5 cm d’épaisseur, elles peuvent atteindre une longueur de 2 à 4 m et sont généralement divisées en bandes longitudinales. Elles croissent par la base à raison d’environ 1/2 mm par jour ce qui donnerait, combiné à l’âge des plantes, des feuilles très longues. Mais elles sont continuellement diminuées et lacérées par les conditions atmosphériques, l’abrasion due aux tempêtes de sable et les animaux qui s’en nourrissent. En langue afrikaan, la plante est ainsi nommée « Les 2 feuilles qui ne meurent jamais ». La plus grande connue, atteint 1,40 m de haut et plus de 4 m de diamètre.

Welwitschia mâle, Namibie, 13/04/2022, 25 photographies – 104×78 cm

L’espèce est dioïque, les plantes mâles et femelles étant distinctes. Comme les conifères, les organes sexuels séparés sont posés sur des cônes.
La pollinisation semble être réalisée par des insectes attirés par le nectar produit aussi bien par les fleurs mâles que femelles.
Les graines possèdent des ailes facilitant leur dispersion par le vent. Nécessitant de larges pluies pour germer, en grande partie détruites par des maladies fongiques et mangées par les animaux du désert, seules quelques graines germent.

Un insecte hétéroptère de la famille de nos « gendarmes européens », Probergrothius sexpunctatus, est associé aux welwitschias mirabilis. Il se nourrit essentiellement d’exsudats d’une cochenille qui parasite la plante, ainsi que de sève, de graines et de cônes de la plante. En fait, il est le vecteur de l’infection des cônes femelles par un champignon filamenteux, aspergillus niger, lequel réduit fortement la production de graines fertiles.

Plantes très anciennes, remontant à la période jurassique, elles ont de 300 à 500 ans. Certaines auraient 2000 ans.

Les joueurs de l’équipe de Namibie de rugby à XV sont surnommés les « Welwitschias ».

Welwitschia femelle, Namibie, 13/04/2022, 25 photographies – 104×78 cm


Séries Voitures – Namibie 2022
Deux nouvelles séries montées en octobre 2023.
Sur les routes de Namibie, il est courant de rencontrer des carcasses de voitures abandonnées, souvent accidentées et pour la plupart très anciennes.

Plusieurs sont conservées sur le site de Solitaire, au beau milieu du désert du Namib.
A 40 km au sud du Tropique du Capricorne, ce site, connu pour abriter une station-service des années 60, comprend aujourd’hui un bureau de poste, un motel « Le Solitaire Country Lodge » et une boulangerie qui vend des « apple struddel » que l’on a pu déguster et qui sont célébrés dans la plupart des guides touristiques relatifs à la Namibie.

Les photos prises à Solitaire se retrouvent pour la plupart dans la série #01 (les trois premières et la cinquième colonne, soit 20 photos sur 25) et également sur la première colonne de la série #02.
Les collectionneurs de vieilles voitures reconnaîtront des exemplaires de pick-up Ford ou Chevrolet et une Lookheed.
La voiture colorée de la 5ème colonne de la série #01 est un coupé Hudson 112 de 1938.

Dans la 4ème colonne de la série #01, j’ai placé un pick-up Chevrolet, lesté d’une botte de paille, rencontré à l’entrée d’un petit hôtel d’Helmeringhausen, petite ville à 250 km au sud de Solitaire.

Voitures #01, Namibie, avril 2022, 30 photographies – 100×100 cm

Voitures #02, Namibie, avril 2022, 30 photographies – 100×100 cm

Dans la série #02, en première colonne, un exemplaire d’une Morris Eight des années 30 qui se trouve à l’entrée du lodge de Solitaire.
En seconde colonne, deux carcasses rouge dont une Plymouth au bord d’une piste près d’Otjinkondo, dans la région Himba.
Les photos des trois dernières colonnes proviennent du site du Canyon Road House, près du canyon de Fish River.
A l’extérieur, une vieille Morris encastrée dans un arbre à carquois (Kokerboom) nous accueille, et près de l’entrée trône un camion Mercedes teinté de rouge et de vert.
A l’intérieur, un camion transformé fait office de réception et dans la salle de restaurant, partout des voitures, entre autres de vieilles Ford et Chevrolet, des accessoires de transport et un bar avec de vieilles pompes à essence délivrant des boissons de toutes sortes.

Solitaire et Canyon Road House, deux étapes atypiques, à l’ambiance surréaliste et mystérieuse.


Séries Pins brûlés de Corse – mars 2007
Un triptyque de trois séries montées en septembre 2023, à partir de photos prises sur 3 jours en mars 2007, en Corse, dans la forêt de la Restonica, près de Corte.

Cette forêt de pins est souvent détruite par des incendies laissant des traces indélébiles. Des troncs carbonisés dont beaucoup sont restés « debout » malgré de nombreuses fissures. En s’approchant, on peut voir leurs écorces meurtries, craquelées, qui ressemblent à des îlots de couleur brun à orangé cernés de noir comme des écailles ou des zébrures d’animaux imaginaires.

Des visions d’une matière végétale entre résilience et évanescence, qui évoque le fragile équilibre entre destruction et renaissance.

Pins brûlés de La Restonica #01, Corse, mars 2007, 25 photographies – 104×78 cm

Pins brûlés de La Restonica #02, Corse, mars 2007, 25 photographies – 104×78 cm

Pins brûlés de La Restonica #03, Corse, mars 2007, 25 photographies – 104×78 cm


Séries MAROC 2023
En hommage et en soutien au Maroc, en particulier aux populations berbères du Haut-Atlas, des séries montées juste après le séisme meurtrier de la nuit du 8 au 9 septembre 2023.
A partir de photographies prises en février 2023, j’ai construit deux diptyques, « Habibi Marrakech » et « Rochers peints de Tafraoute » et un triptyque « Jardin Majorelle de Marrakech ».
Habibi Marrakech #01, Maroc, février 2023, 25 photographies – 104×78 cm

Séries « Habibi Marrakech »
Des photographies prises place Rahba Kedima ou place des Épices au cœur de la médina et des souks de Marrakech.
Ancien marché aux grains, aux épices et…aux Esclaves jusqu’en 1920, aujourd’hui on y vend des épices, des plantes médicinales et toutes sortes de produits naturels aux vertus curatives.
J’ai choisi de m’intéresser particulièrement aux étals des vendeuses de vannerie avec les empilements de sacs, corbeilles, paniers, chapeaux et de faire ressortir les couleurs vives des mots brodés sur le fond doré des pailles d’osier.
Objets artisanaux destinés principalement aux touristes, les mots y sont en français. Le plus commun est « Marrakech » qui côtoie « La Vie est belle », « La Gazelle », « Madame à la plage » mais aussi un « Happy » et quelques « Habibi ».

« Habibi » est un mot arabe signifiant « mon amour » à destination de l’être aimé.
Son équivalent féminin, quand on s’adresse à une femme est « Habibati ».
Je l’ai utilisé pour titrer mes séries à l’adresse de Marrakech comme un « Mon amour Marrakech ».
Sur les premières images en plan large, on peut deviner le fameux Café des Épices aux 3 étages où l’on se presse pour faire une halte et déguster un thé à la menthe accompagné de délicieuses pâtisseries.

Habibi Marrakech #02, Maroc, février 2023, 25 photographies – 104×78 cm


Séries « Rochers peints de Tafraoute »
Dans la région de l’Anti-Atlas, située à 1200m d’altitude, dans un paysage aride de montagne de granit rose, Tafraoute est la capitale de la tribu berbère des Ammeln, commerçants réputés disséminés dans tout le Maroc et même à l’étranger.
Le site photographié est situé à quelques km de la ville dans une zone désertique où furent tournés plusieurs westerns américains.
En 1985, en hommage à sa défunte épouse, Jean Verame, artiste plasticien belge, se mit à peindre des rochers granitiques, avec l’aide de la brigade de pompiers de Tafraoute. 19 tonnes de peinture bleue, rose, rouge et noire furent nécessaires à la réalisation de cette œuvre originale de Land Art.
Régulièrement, des artistes et des gens de la région passent de nouveaux coups de peinture qui redonnent de la vivacité aux couleurs.
Aujourd’hui ce site demeure une curiosité artistique, œuvre surréaliste ou…détournement de la nature et dégradation de l’environnement !
Equilibre fragile entre la préservation du patrimoine artistique et le respect du cadre naturel !
Attiré comme toujours par la couleur qui nous entoure, j’ai mis en évidence l’aspect anachronique et la gamme chromatique de cette minéralité picturale.
En ce jour du 01 février 2023, j’y ai trouvé beaucoup de bleu (clin d’œil au bleu Majorelle), pimenté de rouge et de jaune.
Rochers peints #01, Maroc, février 2023, 25 photographies – 104×78 cm

Rochers peints #02, Maroc, février 2023, 25 photographies – 104×78 cm


Séries « Jardin Majorelle »
Devenu l’un des endroits les plus touristiques de Marrakech, le célèbre Jardin Majorelle brille par ses mille et une couleurs et au delà de ses magnifiques allées de fleurs multicolores, il cache son histoire artistique extraordinaire.

En 1931, autour de sa villa-atelier, le peintre-décorateur Jacques Majorelle, créa un jardin impressionniste, une cathédrale de formes et de couleurs aux ambiances variées en y ajoutant chaque année différentes plantes exotiques ramenées de ses divers voyages.
En 1937, il crée le « Bleu Majorelle », une nuance de bleu bien spécifique avec laquelle il décide de repeindre tous les murs de sa villa. Et dix ans plus tard, il ouvre son jardin au public.
Malheureusement, lorsqu’il décède en en 1962, le jardin est laissé à l’abandon durant plusieurs années…

Il faut attendre l’année 1980 pour que le grand couturier Yves Saint-Laurent et son amant Pierre Bergé décident de racheter le lieu. Le jardin retrouve peu à peu ses couleurs. Cactus, jasmins, cocotiers, bambous, cyprès, bananiers ou encore nymphéas et lotus.. pas moins de 300 espèces botaniques vivent dans cette œuvre d’art ornée de fontaines, bassins, jets d’eau, allées, treilles et pergolas. L’ancien atelier du peintre est transformé en musée berbère accessible aux touristes.

Les cendres d’YSL ont été dispersées dans un coin du jardin en juin 2008 et une stèle commémorative en son souvenir y fut érigée. En 2017, Pierre Bergé décède et son nom rejoint celui d’YSL sur le mémorial.
Madison Cox, dernier compagnon de l’homme d’affaires et paysagiste de renom devient propriétaire du Jardin.
Aujourd’hui il est le président de la Fondation Jardin Majorelle dont la mission principale est d’assurer la sauvegarde, le rayonnement et l’entretien du Jardin Majorelle, du Musée Pierre Bergé des arts berbères et du Musée Yves Saint-Laurent Marrakech, inauguré en octobre 2017 à quelques mètres du Jardin

Site incontournable de Marrakech, il attire plus de 600 000 visiteurs par an. L’afflux de visiteurs a conduit à en réguler l’accès par des réservations préalables sur internet, procédure initiée… le jour de notre visite le 07/02/2023… ce qui m’a permis d’être plus à l’aise pour faire mes prises de vues. Malgré cette régulation, il est pratiquement impossible de photographier les abords du musée et ses murs bleus sans y prendre les mises en scène des selfies des visiteurs et surtout des visiteuses !

Aussi, j’ai choisi de montrer la richesse colorée de ce lieu en mettant en valeur la variété des multiples pots ou jarres répartis dans le jardin. De taille et de forme différente, trois couleurs y dominent. Le fameux bleu Majorelle y côtoie les complémentaires orange et jaune pour recevoir la variété des verts des végétaux qui y sont plantés et ponctuer les allées de cet univers végétal.
Et j’ai eu la chance d’y croiser un peintre-jardinier tout de bleu Majorelle vêtu avec son arrosoir orange pour se fondre dans l’harmonie picturale du lieu.

Une véritable illustration de l’Invitation au Voyage de Charles Baudelaire…
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté… »

Jardin Majorelle #01, Marrakech, février 2023, 25 photographies – 104×78 cm

Jardin Majorelle #02, Marrakech, février 2023, 36 photographies – 111×74 cm

Jardin Majorelle #03, Marrakech, février 2023, 25 photographies – 104×78 cm

Le triptyque sera présenté de la manière suivante avec des tirages en 90×60 cm pour les séries #01 et #03 encadrant un tirage en 100×75 cm de la série #02.
Jardin Majorelle, Marrakech, triptyque – 100×225 cm


Séries « Les papillons voleront toujours… », Port Maubert, octobre 2016
Deux nouvelles séries de papillons qui rejoignent celle des papillons Belles-Dames de Gorée (1985) et celle de l’œuvre « Le papillon vole » (2013) de notre ami sculpteur balmanais, le fort regretté Guypierre.
Les papillons voleront toujours…même hors saison est une œuvre de Land Art de l’artiste japonais Enzo SAKATA, installée dans le cadre de la manifestation culturelle, Les Sentiers des Arts – Regards Hors saison, rendez-vous automnal sur la rive droite de la Gironde.
Et le programme des Sentiers des Arts 2016

Cette installation « est une métamorphose d’emballages alimentaires en papillons : passage de la larve des matières premières à la chrysalide commerciale, puis à la dernière étape de la transformation, celle de l’imago poétique. Avec des ailes aux couleurs vives, souvent tropicales dues à leur origine, les papillons se balancent et dansent dans le vent, sur le bord du chenal parmi les hautes herbes et les roseaux…. Finalement, ces papillons hors du temps nous rappellent l’essence de la beauté de la nature : son éphémère existence. »
Les papillons voleront toujours #01, Port Maubert, octobre 2016, 78 photographies – 100×100 cm

Montées fin 2023 à partir de photographies prises en 2016 à Port Maubert, petit port sur la rive droite de la Gironde.
Sur deux jours, j’ai pris environ 250 photos (avantage du numérique) avec l’intention d’en faire un jour une « kaléidoscopie ». En revisitant ces images et, après plusieurs maquettes, j’ai finalisé deux séries de forme analogue à celle du « Vol du papillon » de 2014, série également autour d’une œuvre artistique.
Un carré central avec 6 vues d’ensemble du site et autour, 3 couronnes concentriques de carrés de papillons essayant de sortir du cadre, en partant de la nuit (fond sombre) vers la lumière pour s’envoler vers le ciel bleu.
Une double collection de carrés de papillons.
Les papillons voleront toujours #02, Port Maubert, octobre 2016, 78 photographies – 100×100 cm



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